L’expérience d’un pionnier
Gilles Caumont a été l’un des premiers à ouvrir son capital au fonds GEI. Avec le temps, l’expérience fait son chemin. Indéniablement.
Quand Gilles Caumont lance Adista en 1981, il est loin de se douter que 40 ans plus tard ce serait à son tour de partager son expérience de l’ouverture du capital à des fonds avec de jeunes entrepreneurs.
Gilles Caumont fonde une société dans le secteur de l’IT : Adista fournit les outils numériques les plus performants aux entreprises équipées. En plusieurs décennies d’activité, Adista a dû s’adapter, changer, évoluer et croître. « On a suivi les évolutions majeures de la technologie. Quand on a démarré, internet n’existait pas, les PC n’existaient pas, les smartphones n’existaient pas. On a changé 4, 5, 6 fois nos métiers, au fur et à mesure des évolutions de la technologie ».
En 2012, le fonds GEI entre au capital d’Adista. « On a regardé ce qui existait sur le marché local des fonds car on était encore trop petit et inexpérimenté pour s’adresser à un fonds parisien. Et on s’est mis d’accord avec GEI que je connaissais déjà un peu par l’intermédiaire de son fondateur, Serge Peiffer. Nous étions la deuxième entreprise dans laquelle ils entraient».
Un accompagnement humaniste et bienveillant
Gilles Caumont raconte qu’avec l’équipe de gestion c’est la première fois qu’il travaille avec « un vrai partenaire en face de nous, et ils nous ont aidés à mettre en place ce qui leur semblait indispensable pour avoir à la fois le reporting contractuel et aussi avoir une façon de réfléchir un peu différente dans le management de l’entreprise en terme d’objectifs ».
GEI est un fonds qui s’implique de façon constructive et bienveillante dans le développement des entreprises dans lesquelles ils entrent. En ce sens, GEI n’est pas un fonds représentatif de cet univers. « Un chef d’entreprise est assez seul donc s’il n’a que des chiffres et des objectifs ; il reste dans sa solitude et c’est un peu lourd et compliqué. S’il a des sparring partners et des gens avec qui échanger, c’est toujours bon». Gilles Caumont loue cet accompagnement.
Une boucle vertueuse
Depuis, Adista a été rachetée par Equistone, puis Keensight Capital et Gilles Caumont a laissé les rênes de l’opérationnel de son entreprise pour se consacrer à d’autres projets. Avec cette sortie, il décide aussi d’investir à son tour en tant que souscripteur pour accompagner des entreprises qui cherchent à se développer avec l’aide du fonds GEI.
« Au fil des années où GEI a été investisseur chez nous, j’ai appris à les connaître et j’ai apprécié leur façon de fonctionner sur la période 2012-2016. Alors en 2016, quand on vend à Equistone, il y a une part de cash out qui revient aux fondateurs dont moi. C’est là que j’ai tout naturellement décidé de souscrire au fonds GEI 2. »
En basculant du côté des souscripteurs, Gilles Caumont n’a rien perdu de son lien avec le fonds. La totalité des souscripteurs sont des entrepreneurs ou d’anciens entrepreneurs eux-mêmes. Ils participent activement à la sélection et à la vie des entreprises qui ouvrent leur capital.
« On se rapproche des caractéristiques du business angel à ce niveau-là. C’est une caractéristique intéressante pour l’entreprise qui ouvre son capital, ça ne lui donne pas uniquement de l’argent mais accès à des compétences, du réseau, du conseil qui sont importants pour faire les bons choix. »
Comme fonds accompagnateur, GEI fixe un objectif financier global :
« heureusement pour eux et pour moi en tant qu’investisseur mais ils accompagnent avec une vision plus proche de l'entrepreneuriat que de la finance internationale et ça c'est intéressant pour embrayer le passage dirigeant d’ETI ou de PME à une notion plus d’actionnaire extérieur et d’actionnaire financier ».
L’équipe est présente et essaie d’aider le dirigeant à faire pour le mieux, à rompre son isolement et à prendre des décisions.
« Il y a une présence et un partenariat qui sont largement supérieurs par rapport à ce qu’on trouve dans des fonds plus gros, ils ne sont pas directifs, mais plutôt entre le coaching et le mentorat ».
Rendre un peu ce que l’on a reçu
Maintenant qu’il accompagne à son tour de jeunes entreprises, le fondateur d’Adista continue de partager son expérience avec transparence.
« Ouvrir son capital, c’est ce qui permet le développement de l’entreprise. Indéniablement. Financièrement tout le monde y a gagné, tant GEI que les actionnaires historiques, y compris les fondateurs. Sur un plan matériel, il n’y a pas de débat ! Sur un plan humain, il faut que les dirigeants soient prêts à changer un peu de modèle. Et enfin ce qui est peut-être le plus compliqué, cela a été mon cas, c’est la “mécanique infernale” de recommencer tous les 4-5 ans : retravailler ses indicateurs… Au bout d’un moment cela ressemble moins au boulot d’entrepreneur, qui est là d’où je venais. Toute médaille a son revers. Moi je suis très satisfait d'avoir franchi le pas. »
Gilles Caumont en partageant régulièrement son histoire a envie de rendre au système un peu de ce qu’il a reçu. « On se sent un peu utile ». C’est encore dans une logique de territoire de proximité que Gilles Caumont porte sa parole et ses bonnes pratiques. Un alignement qui fait écho à celui du fonds accompagnateur qui soutient l’économie du territoire Grand-Est.
« Parce que j’avais peur de m’ennuyer, plaisante-t-il, je suis désormais Président du Medef de Meurthe-et-Moselle et j’ai créé un club de business angels "Yeast" avec une dimension locale pour faire un peu comme GEI dans l’esprit avec des acteurs plus petits, des débutants».
De quoi nourrir un peu plus la vision systémique de ces acteurs de l’économie du territoire :
« d’ailleurs Olivier Hamm, co-fondateur de GEI, nous partage bénévolement son savoir-faire, ses compétences, c’est précieux. L’objectif est d’investir mais aussi de partager cette même philosophie que GEI pour essayer de faire en sorte que nos startups évitent les embûches qui sont nombreuses et bénéficient de l'expérience des partenaires de notre réseau ».